Ecrire pour se libérer

Publié le par Lumière

Voici une idée qui t'aidera peut-être à te sentir mieux. Pour moi, ça marche, en tout cas, mais cela dépend sans doute des personnes.

Quand tout va mal, que tu ressasses les mêmes problèmes et qu'ils tournent en boucle dans ta tête... écris.

Prends l'outil qui te plait le plus : une feuille volante, un journal intime, un ordinateur... Adolescente, j'avais un journal intime, maintenant je tape plus vite que je n'écris alors je préfère l'ordinateur pour suivre le rythme de mon flot de pensée. Fais ce qui te convient.

L'idée, par contre, est contraire à celle du journal intime : dans cette idée que je te propose, tu n'écriras pas pour conserver ton vécu, mais pour te libérer. Ce qui signifie que tes écris, tu ne vas pas les conserver, tu ne vas pas les partager et surtout, tu ne vas pas les relire.

En bref, comment ça se passe ? Tu écris tout ce qui te passe par la tête. Si ce jour-là tu en as gros sur le coeur parce que l'on a volé et abîmé ton agenda, par exemple, raconte cela. Les faits, ce que tu ressens. Si tu te rends compte que tu dévies du sujet, eh bien, dévie, même si tout devient confus, ce n'est pas grave. Le but n'est pas de faire quelque chose d'ordonné, de construit ou de cohérent. Le but, c'est de dire tout ce qui te vient à l'esprit spontanément. Peu importe l'orthographe, la grammaire, le sens.

Tu te dis peut-être que tu ne saurais pas quoi écrire. Quand j'ai tenté cet exercice pour la première fois, c'est aussi ce que je me suis dit. Mais en fait, ce jour-là, naturellement, j'ai rempli quatre pages sur word. Sans me forcer. C'est venu comme ça. Alors c'est possible que pour toi ça ne marche pas. Je n'en sais rien. Moi j'ai toujours aimé écrire (des romans, des journaux intimes, des poésies, des jeux de rôle...) donc c'est peut-être plus naturel pour moi. Mais le fait est qu'au début c'est normal de ne pas savoir ce qu'on pourrait raconter.

Bon, et qu'est-ce que ça apporte ?

D'abord, ça permet de se vider. Du moins, c'est ce que je ressens quand je fais cela. C'est comme si on se confiait à son meilleur ami, sauf qu'il n'y a pas besoin de cacher ou de nuancer quoi que ce soit. Personne ne nous jugera. Tu peux écrire des  choses affreuses, tu peux laisser parler ta colère, ta peine ou ta honte. Tu peux passer de la joie à la souffrance, personne ne te le reprochera. Tu peux te montrer de mauvaise foi ou exagérer pour te libérer. Peu importe, tu écris ce que tu veux. Ca n'a pas de conséquence, ça ne fait de mal à personne. C'est libérateur.

Ensuite, ça permet d'aller de l'avant. Quand on pense, simplement, à ses problèmes, on a tendance à tourner en rond. A se rabâcher en boucle les mêmes déceptions, les mêmes soucis. Ces soucis grossissent et prennent toute la place, on ne parvient plus à s'en défaire et on se retrouve englué dedans. Quand tu écris, tu explores un aspect de ton problème à fond et quand tu as fini de tout dire dessus, eh bien il est d'une certaine façon évacué. Tu ne vas pas réécrire une seconde fois ce que tu viens d'écrire. Tu peux passer à un autre aspect de ta vie et ainsi de suite. C'est comme de mettre un point final à telle ou telle chose. Bien sûr, ça ne résout pas les problèmes par miracle. Il est possible que la fois suivante, tu aies envie de reparler de ça, sous un autre angle ou de la même façon. Mais ça accorde un répit.

Ecrire, ça permet aussi de noter les faits tels qu'ils sont. J'ai récemment écrit de longues pages virulentes contre une personne qui m'avait blessée. J'avais dans l'idée de faire la liste de tout ce qu'elle m'avait fait d'horrible. J'étais très triste et très en colère. Sauf que quand j'ai voulu écrire cette longue liste, je me suis rendue compte qu'en fait je ne me souvenais que de deux ou trois choses. J'ai réalisé qu'à force de ressasser nos différents j'avais fantasmé de terribles différents alors qu'en faits ils n'étaient pas si importants que ça. Oui, j'avais de quoi être triste et fâchée, mais pas autant que je l'étais. Je suis ressortie de cette séance d'écriture apaisée.

Pour finir, écrire va te forcer à mettre des mots sur ce que tu ressens. Tu vas affiner tes émotions et si parfois tu auras bien cerné ce qu'il en est, tu te rendras parfois compte que tu n'avais pas réalisé certaines choses sur toi-même. Une fois, j'ai écris de longues pages en me disant que j'avais besoin d'évacuer de la colère. Mais en écrivant, au fil des mots, je me suis rendue compte que ce qui transparaissait, c'était de la tristesse. J'ai réalisé que je ne vivais pas la situation comme je le pensais. J'ai eu un déclic. Ca m'a fait avancer.

Mais alors, pourquoi ne faut-il pas se relire ou être relu ?

D'une part, parce que si tu sais que tu vas être lu par quelqu'un, même si c'est ta meilleure amie, alors tu vas te censurer. Or, le but de cet exercice, est de justement s'exprimer à coeur ouvert. C'est oser dire des choses que tu ne te permets jamais d'exprimer. C'est partir sur des pistes que tu ne pensais pas forcément explorer et dire des choses que tu ne te serais pas pensé capable de dire.

D'autre part, si tu te relis, tu vas effacer le bénéfice de ce que tu viens d'écrire. Je m'explique : admettons que tu écrives sur Léa, qui t'insulte en permanence en te traitant de grosse vache. Tu commences à écrire sur le fait que tu la détestes, qu'elle n'arrête jamais et puis tu décides de lister toutes les fois où elle t'a insultée ces derniers jours. Et là, tu ne trouves pas grand chose à écrire, parce qu'en fait, ces derniers jours, elle était absente, ou elle t'a laissé(e) tranquille. Tu divagues donc sur le fait que sans elle, ta vie se passe mieux, que d'ailleurs tu as passé un bon moment avec Salim et que tu espères que ça va recommencer.

Dans cet exemple, tu passes de la colère, à la joie et l'espoir. Normalement, tu vas achever ton écriture en te sentant mieux qu'après avoir commencé. Si tu te relis, tu vas retomber sur Léa qui était sur le moment sortie de ton esprit. Tu vas te ré imprégner de cette haine et ta séance d'écriture sera à recommencer. Sauf que c'est plus dur d'effacer de sa mémoire ce qu'on vient de penser, puis écrire, puis relire.

En bref... Quand ça ne va pas et que tes idées sont noires, confuses et tournent en boucle, écris. Tout et n'importe quoi, sans te relire. Tu te sentiras libéré(e) !

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